Le sourire est à la base de toutes les interactions sociales et il fait souvent la différence.

Une personne qui sourit est jugée par les autres comme plus amicale, plus gentille, plus sociable, et aussi, curieusement, plus intelligente. Elle est également perçue comme plus sincère, plus indépendante, et compétente (Lau, 1982).

Mais comment faire la différence entre un « vrai » sourire et un sourire forcé ?

L’impact du sourire sur les autres est-il aussi puissant que nous le pensons, et se forcer à sourire en toutes situations est-il nécessaire ?

Quelques faits intéressants

Plus les sourires s’élargissent, plus les évaluations sont positives.

Une auto-stoppeuse souriante à deux fois plus de chance qu’une voiture s’arrête.

Un barman touche trois fois plus de pourboire dans un bar.

Une personne qui fait un large sourire, découvrant les dents et étirant les lèvres, voit son attrait physique multiplié par deux.

Tous les recruteurs vous le diront, même si la beauté est un critère quand on embauche, à compétences à peu près égales, un sourire, une attitude ouverte, positive, peut faire basculer la décision en faveur du plus laid.

Quand on doit passer des journées entières avec quelqu’un, on préfère s’entourer de gens souriants.

Et qu’en est-il de l’impact du sourire dans la séduction ?

Même si les hommes sourient beaucoup moins que les femmes, le plus stupide des dragueurs sait qu’il doit arborer son plus beau sourire avant de débiter ses fadaises.

En plus de communiquer de la bonne humeur, un sourire est attirant et est une marque de confiance en soi.

De plus, le sourire rassure. Il dit : « Vous n’avez rien à craindre, je suis animé de bonnes intentions. »

Cependant, tous les sourires ne sont pas à prendre argent comptant.

Alors comment faire la différence ?

Le sourire de Duchenne

Dès la seconde moitié du 19ème siècle, Duchenne de Boulogne, un neurologiste français, avait remarqué que les sourires exprimant une joie sincère se différencient des sourires volontaires par la contraction du muscle « orbiculaire de l’œil », situé autour des yeux.

Paul Ekman, considéré comme l’un des cent plus éminents psychologues du 20ème siècle, dans les années 1980, confirme que nous sommes pour la plupart incapables de contracter volontairement l’orbiculaire de l’œil. En outre, il démontre qu’un vrai sourire, contrairement au sourire volontaire, déclenche une activité cérébrale dans le lobe frontal, ce qui est considéré comme un signe d’affect positif.

Ekman baptise ce sourire : « Le sourire de Duchenne », expression qui reste encore utilisée aujourd’hui.

Et en pratique, comment on repère un vrai sourire ?

Selon Ekman, le seul endroit qui va révéler la différence est la peau entre les sourcils et la paupière supérieure. Elle va se déplacer légèrement vers le bas dans le sourire sincère et ne bougera pas dans le sourire social ou faux sourire.

Tout le monde peut faire volontairement sourire ses lèvres, mais très peu de gens peuvent contracter le muscle qui entoure les yeux (orbiculaire de l’œil).

De plus, l’ensemble du visage est engagé dans un vrai sourire.

Sourire oui, mais pas trop !

En lisant toutes les études statistiques qui ont été faites sur l’impact du sourire, on pourrait avoir envie de se forcer à sourire plus souvent. En fait, même si le fait d’arborer un beau sourire peut fluidifier nos rapports sociaux, c’est très mauvais pour la santé.

C’est une étude récente réalisée par le département de psychologie du travail de l’université de Francfort, qui met en évidence que les serveurs, les hôtesses de l’air, et les vendeurs, en résumé, tous les professionnels du sourire, sont souvent victimes du syndrome d’épuisement professionnel (burn-out).

Le trop est l’ennemi du peu, et le sourire n’échappe pas à la règle.

Se forcer à sourire trop souvent entraîne un affaiblissement du système immunitaire, accompagné de stress, de dépression et de troubles de la personnalité.

Testez votre aptitude à détecter les faux sourires

Voici un test que j’ai trouvé intéressant, vous devrez d’abord vous positionner en tant qu’optimiste ou pessimiste, puis ensuite noter votre capacité à détecter les vrais et les faux sourires.

Enfin, de nombreux visages vous seront présentés et vous devrez détecter si les sourires sont vrais ou faux.

S’améliorer dans la compréhension du langage du corps ne peut se faire que par un entrainement, il existe de nombreux livres à ce sujet.