Depuis une trentaine d’années, dans le monde de l’entreprise, de nombreux indicateurs indiquent une montée grandissante du dégât humain et économique généré par du stress chronique et parfois traumatique. Faisons le pont sur les risques psychosociologiques et la meilleure manière de les traiter :

Augmentation de la souffrance au travail : l’engrainage des risques psychosociologiques

Dans les cas de risques psychosociologiques, bien souvent, nous pouvons constater une forme de complicité non consciente entre les victimes et leur bourreau (bien souvent les managers). Les premiers sont dans la soumission et l’acceptation de leur souffrance, les seconds se déculpabilisent de la maltraitance morale infligée, en conscience ou non, à leur entourage. Ce jeu pervers se déroulant devant les yeux des témoins passifs qui se font transparents pour échapper eux-mêmes à ce mécanisme destructeur.
La pression sociale et économique, les incertitudes quant à notre avenir, l’éclatement de la cellule familiale ont renforcé les rôles de chacun dans leur pathologie respective.
Dans ce contexte, l’entreprise doit faire face et agir sur trois grands axes de souffrance.

1- La pénibilité et les conditions de travail
2- L’ennui, la répétition, les routines d’action, la non évolution
3- La souffrance psychologique, la pression morale

Le premier, est un axe sur lequel l’entreprise intervient avec succès depuis plus de trente ans. Les chiffres indiquent une diminution des accidents du travail dû en grande partie aux actions menées par les membres du CHSCT, les dirigeants et les salariés pour améliorer les conditions de travail, faire acquérir les gestes et postures adéquats et renforcer la sécurité des personnes. Cette démarche gagnante-gagnante continue de porter ses fruits et abaisse au fil du temps la pénibilité physique pour faire place à une pénibilité plus sournoise qui est celle de la souffrance morale et psychique. Celle-ci correspond aux deux derniers axes de la souffrance au travail, correspondant d’une part, à un désintérêt professionnel et un manque d’évolution professionnelle et d’autre part, une pression de plus en plus forte sur les objectifs et la charge de travail. Ce deuxième aspect est d’autant plus anxiogène que le mode de management est directif, manipulatoire et lui-même sous pression permanente.

La routine et l’impuissance comme principales causes de RPS

Le manque d’intérêt à son travail, la répétition permanente des mêmes actions, la taylorisation de ses tâches ou le manque d’évolution et d’apprentissage entraînent chez le salarié un sentiment d’inutilité, de découragement qui réduit la plupart du temps son temps de présence à un temps alimentaire. Cette situation sera d’autant moins soutenable que la pression productiviste sera forte.
Le croisement de ces deux axes génèrent quatre situations permettant de cartographier rapidement les secteurs, les métiers, les personnes potentiellement en situation de souffrance.

Cas 1 : le salarié subit une double peine. Celle du désintérêt de ses tâches et de la pression psychologique pour les réaliser sous contrainte. Dans cette situation il lui est difficile de trouver de l’énergie positive pour supporter sans souffrir le travail exercer pour gagner sa vie.
Cas 2 : La pression est toute aussi forte, mais le salarié pratique un métier qui le motive et le fait évoluer. Cet intérêt professionnel accentue la résistance à la pression, jusqu’au moment où la personne se sentira submergée, acculée à la faute, à une moindre qualité pour répondre aux exigences de rentabilité et de productivité. Elle commencera par s’épuiser, ne plus dormir car toujours en réflexion sur comment faire pour bien faire jusqu’au risque de Burn out.
Cas 3 : La personne fait un travail routinier qui ne l’intéresse pas et le maintien dans une forme de chômage cognitif. Elle n’a aucune motivation ni de pression pour la dynamiser. L’ennui et le sentiment d’inutilité peut l’envahir et l’amener à s’arrêter au moindre trouble. Tout sera prétexte à prendre un arrêt de travail d’autant que le corps somatisera son mal être.
Cas 4 : Sans doute la situation la plus enviable quoiqu’une non pression peut se transformer en une non reconnaissance. Le manque de stimuli peut être aussi un facteur de déprime et d’ennui car la personne ne pourra compter que sur elle pour se challenger.

A travers notre méthodologie nous apportons à l’entreprise un diagnostic sur la situation de leurs collaborateurs face aux risques psychosociaux et nous mettons en place des plans d’action pour en réduire le risque.

L’investissement dans la prévention est toujours plus rentable que l’agissement en situation de crise, à la fois pour l’organisation mais aussi pour les hommes.

Et vous, avez-vous déjà été victime de Burn out de détresse au travail ? Ou en tant que manager, avez-vous déjà eu à gérer ce genre de situation ?